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jeudi 12 juillet 2012

D'Avigliana à Borgosesia - Madonnes au pays des 7 naıns



C'est sous une chaleur étouffante que l'on quitte Avigliana et son camping bien sympa. En moins de 30 minutes on perd les bénéfices des douches et lessives de ces 2 jours de pause. La montée au col des Lys est éprouvante mais se trouve récompensée par la commémoration de la résistance des partigiani qui se tient juste ce week end là au col. A cette occasion, discours, concerts, repas traditionnel, défilé de bannières et montèe au flambeau sont au programme. C'est là que nous rencontrons Gian Carlo (un mec super) qui s'installe très spontanément à notre table pour savoir d'où nous venons (il nous a vu peiner avec nos gros sacs en montant le col ...). A 60 ans il est lui meme un voyageur curieux et invétéré. Il a traversé le monde pendant 1 an à l'age de 30 ans et nous confit qu'il ne se sent bien que "quand il vit comme un gitan". Il se remmémore en discutant quelques anecdotes épiques dont la traversée de l'atlantique à la voile: "on était en Afrique et on voulait aller en Amérique, on a cherché une connexion bateau, on a pas trouvé alors on a pris un voilier et on a traversé nous-meme, on était un peu inconscients, heureusement que parmi nous il y avait un breton qui savait un peu naviguer ...traverser l'Atlantique c'est pas comme traverser le lac d'Avigliana ! "

Depuis que nous marchons en Italie, il y a à peu près autant de chapelles, sanctuaires, rosaires, crèches, oratoires et autres lieux dédiés chrétiens que de pas dans une journée. Ce qui nous surprend beaucoup en dehors de cette dévotion assez ostentatoire c'est cette manière très personnelle et décontractée qu'ont les certains italiens de mettre en scène des personnages bibliques. Dans les jardins privés, sur les façades des maisons et dans quelques boutiques les madonnes ou les saints cotoient allègrement Pinocchio, Arlequin, Atchoum où des oursons pecheurs. Quand à la vierge, elle prend tour à tour des allures de Blanche-neige, Dalida ou plus classiquement un Botticelli.

0-4 c'est le score de la finale de l'Euro contre l'Espagne. On sentait bien au lourd silence qui s'installait dans le camping de Viù que ça s'annonçait pas très bien pour la Squadra Azzura... Au calme de la défaite succède ce soir là le tonnerre démentiel d'un violent orage. La météo capricieuse nous pousse à trouver (pour les jours qui suivent) un chemin optimal à flanc de coteaux (désolée mais faut avoir un diplome pour faire un accent circonflexe sur ce clavier) entre les cumulus menaçants du nord et la chaleur caniculaire de la plaine de Biella. A plusieurs reprises, les préaux de petites chapelles bien sympatiques nous servent de refuge pour dormir ou manger au sec.
Depuis la traversée de l'autoroute qui mène à Aoste, le temps s'améliore, le chemin est splendide et l'environnement de toute beauté. Nous avançons ainsi pendant 3 jours avec une vue imprenable sur toute la plaine vers le nord-est italien. Une partie de ce chemin qui nous a été conseillé par un cycliste de Bossola nous permet de découvrir l'impressionnante Basilique d'Oropa et le Piemonte Biellese que nous conseillons à tous les amateurs de vélo, moto, randonnée, ski de fond, cueillette (champignons, myrtilles, chataignes etc), bonne bouffe (formaggi di muca della zona et risotto d'asperges, miam), équitation ou parapente. Contactez nous, on vous donne des adresses !

Par ailleurs, notre italien progresse surtout quand il s'agit de contenter notre ventre. Les piemontais que nous croisons sont adorables, toujours curieux, souriants et serviables mais surtout très bavards ! ils nous font généreusement cadeau de tout un tas d'histoires que nous écoutons avec plaisir sans toujours en saisir les subtilités, ce qui n'a pas l'air de contrarier une seconde nos interlocuteurs volubiles...