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mardi 17 juillet 2012

De Borgosesia à Erba - Arbres fruitiers et plages privées



Descendus dans la plaine, il est de plus en plus difficile de trouver des sentiers, c'est pourquoi, dès que l'occasion se présente, nous choisissons de traverser les parcs naturels. Ceux-ci imposent des détours et des dénivelés conséquents mais aussi quelques belles surprises.
C'est à Calma, dans le parc de Monte Fenera, alors que nous savonnons vigoureusement nos chaussettes à la fontaine du village, que Noris vient à notre rencontre. Elle habite la maison derrière, revient de son verger et nous invite à boire un thé. Curieuse de notre périple, elle sort un vieil atlas où nous lui indiquons notre parcours. De notre coté, après avoir gouté quelques fruits du verger, nous avons très envie de savoir à quoi il ressemble. C'est avec beaucoup d'enthousiasme que Noris nous accompagne à travers le potager et une partie du verger qui est remarquable (80 arbres fruitiers, un téléphérique et une vue imprenable sur les alentours). Deux heures plus tard un énorme orage de grele nous tombe sur la tete alors que nous venons de décliner l'offre faite par un automobiliste de nous transporter.

Nous approchant de la région des grands lacs, nous croisons de moins en moins de Fiat Panda, et de plus en plus de 4x4 de luxe qui ne voient jamais la couleur de la boue. Nous sentons petit à petit qu'on fait un peu tache dans des villes comme Arona, Varese ou Come où de somptueuses villas sont entourées de jardins aux hêtres pourpres, cèdres du Liban et autres érables japonais de toute beauté. Dans cet environnement si beau et si propre soit-il, le piéton n'a pas sa place. Quelle tristesse de constater que l'aisance et le luxe condamne finalement à ne sortir de chez soi qu'en voiture. C'est en somme une toute autre conception du luxe qui nous a poussé à concevoir ce projet: l'accession par la marche à l'indépendance et à la liberté. Une liberté toute relative lorsqu'il s'agit de traverser des villes riches et touristiques. Les lieux les plus beaux sont cernés de propriétés privées qui interdisent le passage et les accès aux plages sont systématiquement payants.
Grace à la marche, nous avons accédé jusqu'à prèsent à des lieux magnifiques qui de toute évidence appartiennent à tous à la seule et unique condition de les respecter. On se demande alors ce qui pousse certaines personnes à payer 8 euros pour avoir l'immense honneur de s'entasser sur une plage aussi grande qu'un mouchoir de poche: l'accessibilité en voiture sans aucun doute. Et on se demande encore où se baignent ceux qui ont moins d'argent ...
Heureusement, en approchant d'Erba nous prenons le temps de trainer dans le village d'Alserio, son bar essentiellement fréquenté par la gente féminine et son lac préservé de toute activité mercantile. Cela fait du bien de trouver un lieu simple et authentique et cela nous donne un avant gout de l'accueil chaleureux et réconfortant que nous réservent Marilena et Riccardo, les parents de notre ami Tommaso. On profite de cette pause pour se faire coucougner et savourer les bienfaits d'un lit douillet et de la cuisine italienne... bref d'avoir un petit chez-soi.

PS. si quelqu'un sait comment faire un accent circonflexe sur ces claviers qwerty, qu'il se manifeste.